Voici un sujet sur lequel nous sommes souvent questionnés… Alors nous allons essayer d’expliquer ici le système que nous utilisons.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais rappeler l’importance qu’ont ces notes et donc le travail du co-pilote dans la réussite d’un rallye. Avant tout un résultat est celui d’un équipage et non pas d’un pilote. Une erreur dans les notes peut-être toute aussi fatale qu’une erreur de pilotage.
Passons aux notes à proprement dites, celles ci sont dictées par le pilote au co-pilote, qui les inscrit sur son carnet, pendant les reconnaissances.
Voici en quelques points le système que nous utilisons :
Les virages
Nous marquons les virages en fonction de leurs angles d’ouverture entre 80 et 140 au dessus ils sont notés « A Fond » Et en dessous en « Epingle ».
Ensuite plusieurs qualificatifs viennent s’ajouter:
- corde, corde absolue ou au contraire pas corde.
- referme.
- rond, c’est a dire long et arrondi.
- glissant, gravillons, terre.
Enfin nous rajoutons un numéro, par exemple 143, pour ajouter une information importante sans surcharger les notes :
- 3 : virage déformé qui sautille
- 5 : attention obstacle a la sortie, pas de grosse dérive du train arrière
- 7 : Il faut freiner avant le virage
- 8 : Il faut freiner dans le virage.
- 9 : un gros freinage est derrière ce virage, cela évite d’être surpris
D’autres numéros seront ajouter en allant en fonction des besoins que nous découvrirons.
Les distances :
Celles-ci rentrent en compte à partir de 50m, la plupart du temps elles sont à l’appréciation du pilote donc pas forcément exactes.
Au dessous quelques mots permettent de différencier les enchainements.
- « Pour », le virage peut être pris sans se soucier du suivant.
- « Sur », un enchainement rapide.
- « Tout de suite », enchainement rapide qui peut être surprenant.
Les conditions météo
Avec un peu d’expérience, les notes peuvent-être adaptées en fonction du terrain le jour de la course, parfois nous avons eu différentes conditions pendant les recos ce qui a permis de prendre des repères, mais cela est rare. Par exemple sur un terrain sec les notes seront pures et sur un rythme sec et tranché. Par contre sur le gras et la nuit la conduite demande un peu plus d’anticipation et de soutien du co-pilote, donc une marge plus importante sera prise pour éviter de se faire surprendre. Je pense que ce paramètre dépend beaucoup de l’expérience de l’équipage et de son entente.
L’annonce des notes
Chaque pilote a ses préférences, nous nous basons sur un système simple, il faut toujours avoir une longueur ‘(un virage) d’avance sur tout. Mais malheureusement cela n’est que la théorie. Dans une suite de ligne droite et d’équerre il est très facile de l’appliquer! quand les enchainements arrivent cela se complique. Le principal est que le pilote sache à temps ce qui se cache derrière.
Ce travail nécessite une adaptation de tous les instants pour être juste.
La pratique
Pour conclure la théorie voici les notes complètes de 3 spéciales avec les vidéos associées. Vous remarquerez surement que nous ne sommes pas des robots et qu’il y a parfois des nuances. Cela peut venir des premiers passages o๠certains repères peuvent être pris. Aussi, il y a une grosse partie d’improvisation sur un rallye comme le Touquet! parfois on ne « le sent pasâ€. Installez vous dans le baquet de droite et balancez les notes! 😉